Bahia de Correos : la baie de la poste

Le bureau de poste est situé sur l’île de Floreana sur l’île des Galapagos. Il s’agit d’un site historique, datant du XIXe siècle, lorsque les baleiniers ont placé un baril pour laisser leur courrier et transporter celui qu’ils pourraient distribuer.

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La Bahia de Correos, connue aussi sous le nom de Post Office Bay en anglais et que l’on peut traduire par « Baie de la Poste », tient son nom d’une curieuse boîte aux lettres située juste à l’arrière de sa plage. Contrairement à l’information véhiculée en permanence par beaucoup de sites, on ne sait rien de l’origine de ce fameux tonneau installé là pour recueillir du courrier. La seule chose qui peut être avancée par recoupement de chroniques de marins passés à cet endroit à quelques années d’intervalle, c’est qu’il fut installé là entre 1798 et 1813.

Equateur_BahiaDeCorreos2Son usage était effectivement de permettre aux marins de l’époque de « jouer les facteurs » soit en déposant là leur courrier, dans l’espoir que d’autres se chargent de son acheminement gratuit vers les quatre coins de la planète, soit en récupérant eux-mêmes du courrier qu’ils seraient en mesure de faire parvenir à l’adresse indiquée.

Le tonneau actuel n’est assurément plus le baril d’origine mais la tradition, devenue folklorique  se perpétue toujours aujourd’hui parmi les touristes qui visitent les lieux. Ils peuvent laisser leur courrier dans un tonneau pour que d’autres voyageurs puissent le ramasser et le livrer personnellement.

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Anecdote : l’île de FLOREANA  française

Peu de gens le savent mais la petite commune  de Barcus devrait être propriétaire d’une partie de l’archipel des Galapagos. Car oui, dans les faits, la petite cité souletine devrait être propriétaire d’une partie de l’île Floreana (ou île Charles ou encore île Santa Maria) dans l’archipel des Galapagos.

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Guayaquil – YT400 – 1942

L’affaire remonte à 1844. Le 27 juillet de cette année, le ministre des Affaires étrangères de Louis-Philippe, François Guizot, recevait une lettre du port équatorien de Guayaquil. Son auteur, un basque, Léon Uthurburu.

L’affaire Uthurburu

BarcusLéon Uthurburu, un basque né en 1803 à Barcus dans les Pyrénées-Atlantique, est parti à l’âge de 20 ans de sa Soule natale pour l’Équateur il y fait fortune, ce qui lui vaut d’être nommé vice-consul de France à Guayaquil.

Dans sa missive, le diplomate faisait part à son gouvernement de l’intention du dictateur équatorien, le général Flores, de vendre les Galapagos suite à de fréquents revers de fortune, et précisait tout l’intérêt stratégique de la chose. Car, visionnaire, Léon Uthurburu envisageait le percement d’un canal qui aurait permis de relier plus directement « les colonies antillaises de l’Atlantique à celle de Tahiti dans le Pacifique ». En revanche, au sein du gouvernement de l’époque, c’était pure utopie et les Galapagos ne restaient tout au plus qu’un port de relâche pour les baleiniers. La réponse à la lettre resta donc morte.

Un basque tenace

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Jose de Villamil – YT215 – 1920

C’était sans compter sur la ténacité de Léon. Dès 1824, il avait monté une affaire commerciale florissante. Parmi ses débiteurs, il y avait un autre général, Villamil, gouverneur général de l’archipel. Il avait fondé une société de colonisation dont il contrôlait les 2/5es. Incapable de rembourser ses dettes, il céda l’île de Floreana à son créancier. Fortune faite, Léon revint à Barcus en 1853 sous Napoléon III. En 1860 José de Villamil, vieillissant et voulant régler les questions de succession avec ses enfants, écrit à Uthurburu pour lui proposer de lui racheter ces fameux 2⁄5 de l’île Floreana. Uthurburu négocie le prix de vente de ces terres. Les deux parties sont d’accord. Mais José de Villamil doit s’expatrier au Pérou en raison de problèmes politiques internes, ce qui retarde la revente effective du bien. Et sur ces entre-faits Léon Uthurburu meurt le 8 novembre 1860, léguant tous ses biens au bureau de bienfaisance de Barcus dont les 2/5es de l’île Floreana rebaptisée, en France « l’île des pauvres de Barcus ».

Depuis plus d’un siècle, le village basque réclame en vain ses droits. En 1886, sous la IIIe République, la France a tenté de timides et brèves démarches. Il faut dire que, comme l’avait prévu Léon, le canal de Panama était ouvert à la navigation, mais l’action n’aboutit à rien. Malgré ses efforts, la commune n’en prit jamais possession. Elle continue cependant aujourd’hui à en revendiquer l’appartenance.

Vaines démarches

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Iguane des Galapagos – YT1244 – 1992

Cependant à Barcus, on y tient à ce bout de terre volcanique réputée pour ses iguanes et ses tortues géantes. En 1984, le maire Jean-Baptiste Jauréguiberry n’hésitait pas à faire appel à l’arbitrage de Paul Laxalt, sénateur du Nevada, basque d’origine et conseiller de Ronald Reagan. Cela n’a pas mieux abouti auprès des autorités de Quito. « Depuis 1860, rien n’a vraiment été fait », insiste Jean-Marc Baranthol.

                  « La France a reconnu la souveraineté de l’Équateur en 1887 »

Merci à Alain Deruy de PHILAPOSTEL Aquitaine, pour cette collaboration au blog de PHILAPOSTEL Bretagne !

inscrit au Hit-Parade de www.philatelistes.net

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